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  • La rédaction

Quand le BIM s’amuse avec ses « dimensions ».

Dernière mise à jour : 1 déc. 2021

J’ai ouïe dire qu’aujourd’hui on parle de 8D ? Est-on sérieux ?




Le constat peut paraître sévère mais il est pourtant réaliste : de combien de dimension véritablement se dote le BIM ?








"Jusqu'où peut-on aller ?"




Entre Dimension Réelle et Dimension...Marketing

Nous ne reviendrons pas sur la dimension 3 car elle exprime la réalité perçue par les yeux, c’est l’expression des volumes le « z » nécessaire au désormais tridimensionnel classique qui nous a permis de passer de la planche à dessin à l’ordinateur.

L’ajout du temps, la fameuse 4D, est également une composante essentielle permettant de faire passer le 3D de « nature morte » à la représentation visuelle de la séquence de construction.



Une Controverse ?

La composante prix dans ses approches estimations, suivi des coûts est-elle vraiment une dimension essentielle dans le BIM ? Il est incontestable que c’est un attribut de l’objet 3D. Donc partir d’un ensemble d’objet pour en tirer un prix n’est pas en soi inintéressant ni dépourvu d’intérêt, bien au contraire. Pour autant, y-a-t-il une interaction véritable avec l’objet ?

Les caractéristiques de prix ont-elles une influence sur la représentation visuelle des objets ? Pas vraiment en l’état actuel de la technique. En effet, que le matériau coute X euros ou Y ça ne change pas intrinsèquement la qualité du matériau. Si par contre la contrainte financière oblige à en changer, il y a donc un impact à étudier sur sa résistance, et son montage, l’architecture 3D peut en être modifiée mais également la méthode d’assemblage (4D)

Le prix comme vecteur de changement d’un objet devrait avoir le droit de citer mais encore faut-il envisager la notion de « Design to cost ». Autre point important, si l’Intelligence Artificielle propose des modèles de calculs permettant de considérer que la variable prix permet de modifier le Design (3D) et la Méthode de Construction(4D) on devrait pouvoir dire que la 5D devient une véritable dimension du BIM ; On voit poindre des exemples dans le paysage des solutions informatiques ce qui nous permet de dire que la voie n’est pas que pavée de bonne intention, il y aura dans quelques temps, une réel 5D.


Exploiter un Bâtiment ou un Equipement

L’exploitation d’un édifice ou d’un équipement, soit par des données intrinsèques du bâtiment/équipement, soit par des données temps-réel (capteur d’information, sonde et autre technologie de décompte etc…) combinée à la vue 3D constitue une approche de gestion nouvelle et intéressante qui, bien qu’obligeant à changer de paradigme, n’en reste pas moins une véritable dimension du BIM. Les utilisations peuvent varier en fonction de la finesse des données car il s’agit avant tout de prise de décisions humaines guidées par des informations à dispositions. L’analyse est donc plus fine quand les datas sont structurées et à disposition. Encore faut-il qu’elles soient à jour.

Parler de 6D, c’est tracer le chemin vers une exploitation connectée, peut être bientôt artificiellement intelligente et prédictive pour assister la prise de décision.


7D, 8D des Multiples de dimensions déjà existantes ?


Oui j’entend bien déjà la réflexion selon laquelle 7 est un nombre premier. L’expression mathématiquement fausse n’a été utilisée que pour traduire une autre réalité, la 7D est un assemblage non mathématique de 4D et de 5D et de la 6D.

A tire d’exemple, si on décompose grossièrement les activités de maintenance prédictive, la discipline est issue de l’observation de comportement (lié à exploitation) et de calculs permettant de définir à quelle date, un changement doit s’opérer (avant d’arriver à la rupture). Il faut donc disposer d’informations, dans le domaine de l’exploitation 6D, dans celui du prix (5D), composé du coût du changement ainsi que celui engendré par la non-exploitation et enfin dans celui des travaux à réaliser (4D), leurs optimisations et toutes le conséquences qui s’y attachent. Dès lors en toute rigueur parlez-moi de 5+4+6= 15 D s’il vous plait 😊


La 8D, la dimension sécurité, qui est en sujet sérieux en soi, ne devrait-elle pas mériter un peu plus de clémence de ma part ? Je pense que ce serait faire injure aux gens de métiers en considérant qu’ils envisagent de construire sans se préoccuper de sécurité sur les chantiers. Dès lors, doit-on lui réserver une dimension à part ? Est- ce vraiment une nouvelle approche du BIM ?

En effet, le placement des équipements, l’ordonnancement des travaux, la gestion des ressources sur le chantier intègrent nécessairement et obligatoirement la dimension de sécurité. L’ajout dans la maquette des engins de levage et autres matériaux de sécurité sur les sites (filet de protection, nacelle de protection, échafaudage etc..) ainsi que le déplacement de ces dispositifs pour suivre la progression du chantier ( notamment en hauteur) est intrinsèque à la 3D ainsi qu’à la 4D. Isoler la sécurité pour en faire un thème à traiter dans le BIM relève plus de la vertue pédagogique que véritablement d’une dimension BIM en soi. Enfin pour terminer l’exercice 3 + 4 = 7 et non 8 😊


Ce billet d'humeur

ne traduit que la volonté de prendre la technologie BIM pour ce qu’elle est. Un outil formidable au service des professionnels de métiers qui s’en servent. Si la littérature doit se doter d’un dictionnaire de définitions et inventer une énième dimension, soit, mais en toute honnêteté intellectuelle, on se doit de faire l’effort d’expliquer à quoi elle se rattache.

Ça ne lui enlève rien à ses lettres de noblesse, mais l’exercice a le mérite de positionner la dimension à sa juste valeur. Laissons Monsieur JOURDAIN s’extasier de sa prose et remercions en Jean-Baptiste POQUELIN.







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